Etrange repaire : les photos de Nicolás Trombetta ont quelque chose d’un refuge à ciel ouvert. Et elles sont, chaque fois plus, territoire des autres. Créatures qui avancent, têtues, massives, comme l’auteur, elles grimpent, courent, nagent ou se protègent. Sur leur route : le beau-merveilleux. Silence et solitude. « Derrière elles », nous croyons entendre notre voix pendant que tombe la nuit. Peut-être, une fois pour toutes, la terre nous avale-t-elle.
“(…) Je ne suis parti d’aucun port connu. J’ignore encore aujourd’hui quel port ce pouvait être, car jamais encore je n’y suis allé. De même, le but rituel de ce voyage était d’aller en quête de ports inexistants – des ports qui se seraient réduits à une entrée-dans-des-ports ; des baies oubliées à l’embouchure de fleuves, des détroits séparant des villes d’une irréprochable irréalité. Vous jugez, sans aucun doute, en lisant ces lignes, qu’elles sont totalement absurdes. Mais c’est que vous n’avez jamais voyagé comme moi je l’ai fait (…)”
par Gabriela Francone