L’artiste argentin Nicolás Trombetta arrive sur les terres mexicaines en apportant un monde vacillant par le biais d’êtres insaisissables qui déambulent entre les coordonnées du surréalisme tardif et l’incertitude contemporaine. L’être humain en recherche d’une identité possible au sein d’un univers incertain et changeant a mené sa production vers le Nord.
Ses photos proposent une odyssée entamée par l’ultime série de Trombetta, au cours de laquelle on voyage dans des oeuvres d’années antérieures. C’est le voyage d’un individu dans la solitude, blanche et sauvage comme le paysage environnant. Un homme indescriptible, entre humain et animal, qui est une pure pulsion de vie. Son excitation interne le jette dans une recherche permanente. Le paysage est désolé, dans la forme et dans l’émotion, mais fascinant et chargé de promesses.
Le temps est en présent continu, à l’image des rails d’un train, ce qui est propice au cheminement de l’homme à la recherche de lui-même. Cette recherche existentielle commence dans les lieux les plus dépeuplés et non domestiqués d’Argentine – l’Antarctique et la Patagonie. Viennent ensuite l’exploration des plages de Buenos Aires -là, métamorphosé, dans une tentative de test et d’adaptation à un espace qui devient à la fois familier et sinistre – puis celle de la ville, enclave de la raison.
Comme un oiseau qui change de plumage, il avance en se débarrassant de tout ce qui l’unit au monde animal. Dans chaque lieu, il a laissé une partie de ce qu’il était et a acquis une partie de ce qu’il sera. Le territoire a transformé sa garde-robe et son identité. En essayant des vêtements et des scénarios, il se présente dans des espaces fermés, construits pour s’abriter et se protéger. Il devient un être urbain et social -insatisfait par nature- qui continue d’être la proie de ses pulsions et de sa quête. Car le questionnement persiste, l’insatisfaction le pousse et le désir le mobilise.
Un individu qui a parcouru chacune des photographies, se chargeant de l’incertitude de l’être, a finalement transformé la même traversée en son identité propre et en le plus grand sens de sa vie.
Car le grand sens de la vie réside probablement dans l’exploration des univers incertains.